À la fin de 1981, le
Québec est entré dans la pire crise économique survenue
depuis les années trente. Le chômage a atteint des
proportions catastrophiques; les mises à pied et les
fermetures d’entreprises se sont multipliées. La crise de
l’emploi dans le secteur privé, en particulier dans
l’industrie manufacturière, a eu des répercussions dans le
secteur public sous forme de restrictions de toutes sortes,
car la chute de l’emploi entraîne une perte d’impôts pour
l’État et affecte les services publics. L’emploi est donc
devenu le problème no 1 et le sera pour les années à venir.
C’est dans ce contexte économique que la FTQ a proposé, lors
du Sommet économique de Québec en avril 1982, la mise sur
pied d’un Fonds de solidarité pour aider le Québec à se
sortir de la crise économique et contribuer à réaliser une
politique de plein emploi. Les travailleur-euse-s, les employeurs et les institutions financières
étaient appelés à contribuer à ce fonds. Le projet n’a été
appliqué que dans le secteur de la construction. Le
programme Corvée-Habitation, lancé à l’été 1982, a ainsi
permis de créer plusieurs millions d’emplois dans le
bâtiment et les industries connexes grâce à la collaboration
du gouvernement du Québec, des syndicats, des employeurs et
des institutions financières.
La FTQ a poursuivi ses démarches en vue de créer un fonds de
solidarité pour l’emploi. Elle a finalement opté pour un
outil qu’elle peut contrôler elle-même et orienter en
fonction des intérêts et des besoins de ses membres (en
priorité) et aussi des syndiqué-e-s ainsi que des
travailleur-euse-s en général. D’où le projet
d’un fonds syndical d’investissement pour l’emploi, qui fait
appel publiquement à l’épargne des membres de la FTQ et
aussi de toutes-tous les Québécois-es qui
désirent y participer, était né. L’Assemblée nationale du
Québec a voté la loi créant le Fonds de solidarité FTQ le 23
juin 1983. Le Fonds a été officiellement lancé en février
1984.
Le Fonds de solidarité FTQ est une institution syndicale
d’investissement et de développement de l’emploi alimentée
par des contributions volontaires des travailleur-euse-s et des citoyen-ne-s du Québec. Le
Fonds voit à faire fructifier ces épargnes en les
investissant dans des entreprises québécoises en vue de
favoriser le développement économique du Québec dans la
perspective d’une politique de plein emploi. Sous le
contrôle de la FTQ, le Fonds vise aussi à augmenter
l’influence des travailleur-euse-s dans les
entreprises en leur donnant une formation économique.
Le Fonds, par son engagement, défend les intérêts
économiques des travailleur-euse-s du Québec. Il
cherche à s’associer les institutions financières
québécoises avec lesquelles il œuvre pour la réalisation de
ses objectifs généraux.
Outre ses objectifs généraux, le Fonds de solidarité FTQ
vise à être rentable. C’est pourquoi la viabilité économique
de l’entreprise est le critère de base lorsqu’il s’agit
d’effectuer un investissement en vue de créer et maintenir
des emplois. Étant donné que le Fonds gère l’épargne des
travailleur-euse-s, il met tout en œuvre pour
faire des investissements qui, en plus de créer et maintenir
des emplois, constituent un placement rentable pour ses
actionnaires.
En résumé, le Fonds a les principaux objectifs suivants :
- Investir dans des
entreprises à impact économique québécois et leur
fournir des services en vue de contribuer à leur
développement et de créer, de maintenir ou de
sauvegarder des emplois.
- Promouvoir la formation
des travailleur-euse-s dans le domaine de
l’économie et y contribuer.
- Stimuler l’économie
québécoise par des investissements stratégiques qui
profiteront aux travailleur-euse-s, de même
qu’aux entreprises québécoises.
- Sensibiliser et inciter les travailleur-euse-s à épargner pour leur retraite et à
participer au développement de l’économie par la
souscription aux actions du Fonds.